Il y a dans chaque État trois sortes de pouvoirs: la puissance législative, la puissance exécutrice des choses qui dépendent du droit des gens, et la puissance exécutrice de celles qui dépendent du droit civil.
Par la première, le prince ou le magistrat fait des lois pour un temps ou pour tou jours, et corrige ou abroge celles qui sont faites. Par la seconde, il fait la paix ou la guerre, envoie ou reçoit des ambassades, établit la sûreté, prévient les invasions. Par la troisième, il punit les crimes, ou juge les différends des particuliers. On appellera cette dernière la puissance de juger, et l’autre simplement la puissance exécutrice de l’État.
La liberté politique dans un citoyen est cette tranquillité d’esprit qui provient de l’opinion que chacun a de sa sûreté; et pour qu’on ait cette liberté, il faut que le gouvernement soit tel qu’un citoyen ne puisse pas craindre un autre citoyen.
Lorsque, dans la même personne ou dans le même corps de magistrature, la puissance législative est réunie à la puissance exécutrice, il n’y a point de liberté; parce qu’on peut craindre que le même monarque ou le même sénat ne fasse des lois tyranniques pour les exécuter tyranniquement.
Il n’y a point encore de liberté si la puissance de juger n’est pas séparée de la puissance législative et de l’exécutrice. Si elle était jointe à la puissance législative, le pouvoir sur la vie et la liberté des citoyens serait arbitraire: car le juge serait législateur. Si elle était jointe à la puissance exécutrice, le juge pourrait avoir la force d’un oppresseur.
Tout serait perdu, si le même homme, ou le même corps des principaux, ou des nobles, ou du peuple, exerçaient ces trois pouvoirs: celui de faire des lois, celui d’exécuter les résolutions publiques, et celui de juger les crimes ou les différends des particuliers.
Charles de Secondat, Baron de Montesquieu, De l’esprit des lois, XI, 6, De la constitution d’Angleterre
¿Quién votó al CGPJ?
CGPJ no son las siglas de un partido político, aunque muchos días lo parezca. La Congregación General Patriótica de la Justicia ha estado muy activa esta legislatura: se ha opuesto a los nuevos estatutos autonómicos, ha criticado la reforma del divorcio, ha intentado parar la ley contra los malos tratos y hasta encontró pegas al matrimonio homosexual. En un informe sonrojante, los políticos del CGPJ llegaron a decir que, si los gays se casaban, lo siguiente sería una boda polígama o un enlace entre un hombre y un animal (sin toga). O dos peras y una manzana.
Han opinado de casi todo. Sólo callaron cuando Garzón pidió su ayuda ante los conspiranoides del 11-M.
Al CGPJ, el partido con más poder de toda la oposición, sólo le votó un español: José María Aznar. El sistema por el que se rigen los jueces es complejo, pero se resume fácil: al Consejo General del Poder Judicial, que es quien manda en la Justicia y decide quién asciende, lo nombra el Congreso.
El CGPJ que ahora padecemos es de mayoría conservadora porque fue nombrado en época de Aznar. Han pasado más de tres años desde la victoria de Zapatero y al actual Consejo le toca retirarse. Gobierna en funciones, como si nada hubiese cambiado. El PP ha bloqueado su renovación para que las urnas no se noten en la justicia. Esto, en ajedrez, se llama tablas. En democracia, es una simple estafa.
Ignacio Escolar, director de Público y demócrata sui generis. Contra Montesquieu, en nombre de la democracia. Menudo pájaro.